Tous les mois de septembre, des milliers d’éleveurs se réunissent à Ingall, un petit village du Nord Niger, près d’Agadez. “Il a été constaté que les troupeaux qui viennent en transhumance pastorale dans la zone de l’Irazer ont un bon embonpoint, d’où la “Cure salée”, explique Mohamed Aitok, ancien ministre nigérien et maître de cérémonie lors de l’édition 2013. “L’administration en profite aussi pour rassembler tous les éleveurs pour faire passer des messages”. Des messages de prévention sanitaire, campagnes contre le sida ou pour le planning familial. Des messages de paix aussi, dans une région secouée il y encore quelques années par la rebellion touareg. Peandant qu’autour du site les bêtes profitent des pâturages riches en sels minéraux, une grande fête fait danser Ingall. Défilés de chameaux, tendé, guitare touareg, ou concours de beauté des peuls wodaabe. La manifestation rassemble surtout des nomades des communautés Touareg et Peul. Mais “ la Cure salée n’est pas que pour les nomades, c’ est la fête de tous les éleveurs” assure Indo Doula, un éleveur peul né à Ingall. Aujourd’hui financé par le gouvernement et lieu de passage de hauts dignitaires, le rassemblement daterait de temps anciens. Selon un ancien chamelier “avant tout ca, les gens se retrouvaient dans la brousse pour la fête.” Niger, septembre 2013 - © Laeïla Adjovi | La Cure salée est un lieu de rencontres et de retrouvailles. Le festival attire aussi la jeunesse des alentours. Djowel, Tobo et Rodo, au premier plan, assistent à la fête pour la première fois. | Des danseurs peuls bororos attendent sous le soleil le début des festivités. | Assis dans la tribune couverte, les officiels, notables, ou membres du gouvernement. Depuis quelques années, l’Etat sponsorise l’événement. Dans un pays de forte tradition pastorale, c’est aussi “le lieu pour connaître les préoccupations des éleveurs”, dit le Premier ministre Brigi Rafini (à droite en blanc). | Ce rassemblement est l’occasion de sensibiliser sur la paix dans une région souvent frappée par la violence au cours de ces dernières années. | Khadija est fière de participer à la parade et de représenter la culture touareg. | Parade fantasia, concerts, ou courses de chameaux font partie des festivités. Mais selon un des membres du jury, il y a beaucoup moins de participants qu’avant. | Course de chameaux, concerts, défilés ou concours de poésie touareg font partie des festivités. Mais selon un des membres du jury, il y a beaucoup moins de participants qu’avant. | Le concours de dressage de chameaux a suscité l’engouement des spectateurs. | En plus des locaux, des touristes étrangers, y compris des Occidentaux, faisaient le déplacement il y a encore quelques pour assister au spectacle. C’était avant la montée de l’insécurité dans le Sahel. | Les Peuls de la communaute woodabe viennent avec leur concours de beauté masculine. | Danse des peuls Bororos. Au cours de cette danse est un rite de seduction où les danseurs écarquillent les yeux et montrent la blancheur de leurs dents. | Traditionnellement, cette danse fait partie d’un rite - le Guéréwol- où les jeunes hommes tentent de trouver une épouse. Ici, cette version plus folklorique est destinée à séduire un jury et gagner un prix. | La fête continuera bien après la nuit tombée. | Danse, chants ou concours de poésie continuent d’attirer les foules jusque tard dans la nuit. La Cure salée des hauts dignitaires et des grands discours ne dure que trois jours, mais les éleveurs campent sur le site bien au delà. |